Quand on parle de perfectionnisme tout le monde sait à peu près ce que ça veut dire.
Certains y voient une qualité que l’on met sur un CV alors que d’autres en souffrent et le vivent comme un fardeau trop lourd à porter.
Être perfectionniste n’a rien à voir avec le fait de faire de son mieux, être perfectionniste c’est vouloir faire PLUS que de son mieux, c’est vouloir être parfaitement irréprochable !!! Et tant pis si ça use, si ça épuise, si ça rend anxieux et irritable…
En fait dans le concept du perfectionnisme il y un tel manque d’estime de soi qu’il est nécessaire d’en faire toujours plus pour être validé. Ce qui mène à l’oubli de soi et de ses vraies envies.
Alors comment l’adulte est devenu un enfant puis un ado perfectionniste ?!
Il y a 2 manières finalement et si une est plutôt validée par tous, la seconde reste inconnue du grand public.
Première cause : La critique permanente !
Rappelez-vous l’enfant que vous étiez… Est-ce que vos parents, vos professeurs, vos camarades, ou toute autre personne avait tendance à vous reprendre, à vous critiquer ?
Tu pourrais faire un effort,
Ce n’est pas suffisant,
Il faut travailler dur,
Tu es vraiment fainéante,
Tu es vraiment maladroite,
Laisse-moi faire, c’est n’importe quoi,
Tu n’y arriveras pas,
Tu ne feras rien de ta vie,
Tu es nulle
Tu es bonne à rien…
La blessure d’injustice peut être si forte dans ces moments là que certains ados n’ont pour moteurs que la colère et la rage de prouver de quoi ils sont capables.
Le problème c’est qu’encore une fois leurs actions ne sont menées que par revanche et pour la reconnaissance du regard de l’autre.
Combien d’adultes me racontent être retournés, fiers d’eux, revoir ceux qui les avaient critiqués et injustement dénigrés !
Deuxième cause :
Moins connue et surtout reconnue par nos semblables : le fait de ne jamais été confronté à des difficultés. Je m’explique, si vos parents, vos grands-parents, vos ainés, vos professeurs avaient tendance à vous faciliter la tâche, à faire les choses à votre place ou encore à vous montrer la façon idéale de faire les choses, on vous a privé de votre pouvoir d’action.
Or, la confiance en soi se gagne dans l’action.
Pour preuve, rappelez-vous la fois où vous avez monté un meuble, seule ! Et la fois où vous avez préparé une nouvelle recette. Et la première fois que vous avez conduit votre première voiture…
Et notre satisfaction est d’autant plus forte que l’apprentissage a été semé d’embuche.
Donc votre mère faisait toujours vos lacets pour aller plus vite à 8 ans,
On vous reprenait gentiment quand vous épluchiez les carottes pour vous montrer la BONNE façon de faire,
On vous conduisait au lycée en voiture pour éviter le bus,
On choisissait vos vêtements pour vous en fonction du temps qu’il allait faire…
En fait on a fait des choix pour vous éviter les erreurs et les difficultés. Peut-être même qu’on a choisi votre métier en fonction de la sécurité de l’emploi et qu’on a construit votre maison à 20 ans sur le terrain familial.
Les conséquences ?! Votre cerveau n’est pas habitué à apprendre de ses erreurs, votre cerveau n’a pas pu assimiler que la difficulté était la rançon de votre confiance en VOUS, et surtout il a admis comme VRAI qu’il existait UNE solution idéale et qu’elle venait souvent de quelqu’un d’autre.
Dès lors vous ne cherchez pas à faire des expériences, vous ne passez pas par l’action mais par la tête. Tout le temps à analyser les situations, les pours et les contres, à vous remettre en question et à douter. Et si vous passez à l’action il vous faut être certaine que ce soit la bonne décision !!! Quitte à ne plus dormir pendant une semaine.
Dans les deux cas :
Vous êtes anxieuse car vous êtes tout le temps en train d’analyser les erreurs et les difficultés possibles pour pouvoir y remédier. Vous perdez confiance en vous et en votre capacité à trouver des solutions dans l’expérience proposée.
Surtout vous n’agissez pas en fonction de vos désirs et de vos aspirations mais bien en fonction du regard des autres :
« Il vont voir de quoi je suis capable »
Ou
« Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi si je ne suis pas à la hauteur ?… ».
Mais ce n’est jamais assez, vous continuez de vouloir briller par vos réussites et donc fuir à tout prix la difficulté, l’erreur et l’échec.
Dans les deux cas, le refus de l’échec mènera à deux options :
1- Le burn-out : Qu’il soit parental, professionnel ou personnel, vous tirez sur la corde, vous mettez à sec votre énergie. C’est l’épuisement, la maladie ou la dépression qui vous guettent.
2- L’auto-sabotage : Vous restez dans votre zone de confort, dans votre routine où rien ne se passe et vous avez la sensation de passer à coté de votre vie. Ou vous avez milles projets en tête, vous les commencez tous mais vous les abandonnez tous aussi. Vous utilisez différents prétextes mais le seul qui soit vrai c’est votre peur d’échouer et de le montrer au monde entier. Attention à l’auto-dévalorisation voire l’autodestruction.
Moi, enfant, j’ai connu les deux… La pression des « tu peux mieux faire », parce que c’était effectivement le cas mais je n’avais pas les armes pour le comprendre et cette pression n’a fait que me donner une très mauvaise image de moi-même. Je n’oublierai jamais non plus les remarques humiliantes de mes professeurs qui disaient que je ne ferais rien de ma vie.
J’ai aussi vécu dans un cocon où le monde était dangereux dehors et il fallait rester à l’abri, j’avais peur de tout et je ne me sentais pas assez forte pour tout un tas de choses. Il y avait une bonne manière de faire les chose et une mauvaise.
Je ne suis pas allée à l’université étudier la psychologie parce qu’on me disait que j’étais trop fainéante et immature pour être responsable dans un univers où il fallait être autonome. Je suis repartie en CAP esthétique après mon bac littéraire et « bizarrement » je n’ai aucun regret.
Il m’aura fallu 15 ans pour revenir à mes premiers amours, la psychologie et le développement humain.
Mon perfectionnisme se pointe encore de temps à autre, j’ai peur de na pas être à la hauteur et je finis par plus m’attacher à la reconnaissance des autres, aux réseaux sociaux, au lieu de rester centrer sur le kiff absolu que je ressens lorsque je vous écris !
Alors je me recentre, je reviens à mes vrais désirs, je retrouve ma capacité à lâcher-prise, je m’oblige à regarder toutes ces petites étapes victorieuses des dernières semaines…
Mon estime de moi-même remonte à son rythme et je récupère progressivement cette sécurité intérieure d’être à ma place…
Je vous propose toujours d’ailleurs ma méthode pour en finir avec le perfectionnisme, un coaching en ligne accessible à vie !
Peut-être que vous vous êtes reconnue, peut-être que vous avez reconnu un enfant, un ami… N’hésitez pas à en parler et à partager.
Prenez soin de vous
Magalie